Ostéopathie pour humains ou animaux, quelles différences ?
La question de la différence entre l’ostéopathie pour les humains et les animaux revient souvent. En effet, on peut se demander si l’approche est la même, si les techniques utilisées pour les humains sont les mêmes que pour les animaux, ou si on a besoin de beaucoup de force pour soulever le membre d’un cheval par exemple. Pleins de questions en une seule…
Si l’on considère l’essence de l’ostéopathie , c’est-à-dire sa philosophie, elle reste la même pour toutes les espèces sur terre. Cette pratique cherche à maintenir ou restaurer la santé d’un individu dans son environnement sans utiliser d’agents chimiques ou d’instruments . En revanche la manière d’arriver à ce but peut prendre différents chemins :
- Les questions posées au début de la séance sont évidemment différentes et me permettent de mieux comprendre la personne ou l’animal (ou la relation humain-animal). Antécédents, lieu de vie, alimentation, contraintes physiques et psychologiques au quotidien… j’écoute chaque histoire de vie.
- L’abord et l’observation du schéma corporel est également divergeant. L’observation de la posture en statique ou en dynamique révèle les blocages et les compensations qui ne se manifestent pas de la même manière entre les bipèdes et les quadrupèdes.
- Pour nos amis à quatre pattes se rajoute l’ observation du comportement durant la séance. N’ayant pas la parole, il est nécessaire d’être attentif aux signaux qu’ils nous montrent pour adapter l’abord, le toucher, les techniques etc. Je communique également avec les animaux par les canaux extrasensoriels pour qu’il y ait une meilleure compréhension mutuelle lors de la séance.
- Ce n’est pas toujours évident pour eux d’être manipulé par un inconnu qui vient dans leur territoire. C’est pourquoi la notion de sécurité est importante ; nous devons veiller à ce que tout le monde soit à sa place et respecte nos consignes pour éviter les morsures, griffures, coups de sabot etc . C’est pour cela qu’il est parfois nécessaire que le gardien tienne bien son animal et le rassure lors de certaines techniques car nous pouvons être amenés à débloquer une zone douloureuse (dans la mesure du possible et sans le traumatiser bien sûr).
- Autre particularité lors d’une séance d’ostéopathie animalière : le gardien fait partie intégrante de la consultation. Il peut arriver que plusieurs membres de la famille participent à la séance car chacun à un point de vue et un rapport différent avec l’animal. C’est une séance en triangulation car il y a trois acteurs principaux: l’animal, le(s) gardien(s) et le thérapeute . De la même manière qu’une séance avec un nourrisson, ses parents et le thérapeute.
- Les tests et les techniques ont des bases communes que ce soit pour les humains ou les animaux. Il existe des classifications pour les techniques ou approches dites ostéopathiques, même si il n’y a pas de réel consensus à ce jour. Ces classifications permettent surtout de parler le même langage entre nous et de mieux comprendre les bases d’un point de vue intellectuel. Par exemple, il y a l’approche dite tissulaire ; les principes de ces techniques sont les mêmes pour les humains et les animaux (on cible les mêmes structures, on tend vers le même but, on utilise des paramètres similaires etc.).
En revanche, ce qui peut varier sur les animaux ce sont les positions du corps ou des mains du thérapeute (pour rester en sécurité ou s’adapter à l’anatomie), l’utilisation du poids du corps du thérapeute ou de l’animal pour débloquer une zone sans forcer. On peut aussi utiliser les mouvements de l’animal ainsi que ses respirations ou les contractions réflexes de ses muscles. Ils nous aident souvent en se mettant dans la bonne position pour qu’une zone relâche plus facilement. Et c’est justement tout l’art du thérapeute de ne faire qu’un avec l’animal pour que chaque geste ait une efficacité en utilisant le moins de force musculaire possible.
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